6 erreurs à éviter lorsque tu es entrepreneur.e
Les erreurs quand tu es entrepreneure, ça fait partie de ton quotidien : tu apprends à surfer avec l’inconfort qu’elles génèrent et à en tirer des apprentissages pour avancer.
Tu peux retrouver les autres articles de la série ici :
Erreur n°1 : Te sacrifier pour ton activité
Erreur n°2 : Associer argent, travail et souffrance – ci-dessous
Erreur n°3 : Négliger tes finances personnelles
Erreur n°4 : Sous estimer l’impact de ta relation à l’argent sur le développement de ton activité
Erreur n°5 : Ne pas travailler ta posture d’entrepreneure
Erreur n°6 : Penser à ton CA avant de penser à ta rémunération
Erreur n°2 : Associer argent, travail et souffrance
C’est tentant de croire que l’argent que tu gagnes n’est lié qu’au temps que tu passes (à souffrir – de préférence !) pour le gagner.
Oui, gagner de l’argent pour satisfaire ses besoins et ses envies, c’est ok à condition de surmonter des obstacles et de te confronter à l’adversité :
Il faut mériter son argent
Depuis qu’Adam et Eve ont été chassés du paradis, la punition de l’humanité est de gagner son pain à la sueur de son front.
Du coup, gagner (beaucoup) d’argent, en prenant du plaisir, hein… pas très correct.
Deux mécanismes sont à l’oeuvre
• Le désir d’argent remplace le désir d’être heureuse
Ton aspiration légitime d’humain, à priori, c’est d’être, être heureuse, rechercher l’épanouissement, l’expression, l’expérience.
Notre héritage culturel, dans cette société (de consommation, ultra libérale) nous propose un tout autre objectif : avoir.
Nous enregistrons dès la petite enfance la nécessité d’avoir, et donc, d’avoir de l’argent. C’est un peu comme un raccourci, ou un tour de passe-passe : l’objectif d’être heureux est possible “à condition” d’avoir de l’argent, et cette condition devient un objectif.
C’est une grosse confusion entre l’objectif de moyen et l’objectif de résultat.
Tes désirs sont colonisés par les stratégies de la société de consommation pour “vendre plus”, tu confonds ton bonheur avec “ce qui s’achète” et tu ne fais plus la différence entre ces désirs préfabriqués et tes vrais besoins. Donc il te faut “de l’argent”.
Le bonheur passe au second plan, et encore, si tu es riche, quand tu seras riche ! C’est un cercle vicieux pour l’entrepreneure.
• L’argent se gagne en le méritant – et le mérite, c’est la douleur
Ta capacité à endurer et à lutter mesure ton mérite à gagner de l’argent.
Si tu ne souffres pas, c’est que tu ne mérites pas. Pour être heureuse, sacrifie toi !
En souffrant raisonnablement, tu seras une entrepreneure vertueuse (les “bons points”) et si tu souffres encore un peu plus, l’individu en toi sera en capacité d’acheter des trucs.
Alors tu brides ta valeur, ta créativité et les talents que tu peux offrir au monde parce que :
- Ils ne te semblent pas rentables, pas monétisables, pas valorisables,
- Tu cesserais de mériter de l’argent si tu jouis de ce que tu fais.
Ta vie professionnelle devient le cimetière de tes aspirations et de ta vraie valeur, alors tu les fait taire en toi. Tu les renies.
Pour compenser cette profonde frustration, ta vie personnelle devient une course à la consommation, un étalage de trophées gagnés en luttant contre toi.
Conséquence ? Tu restes concentrée sur l’argent gagné, seul indicateur de réussite de ton entreprise, de ta vie… et de ta valeur.
Tes leviers de progression
• Identifier cette petite voix en toi (ou grosse voix ?) qui te parle du mérite.
Elle peut prendre de multiples formes, elle s’exprime lorsque tu as envie de lever le nez en l’air plutôt que de foncer tête baissée dans la tâche suivante, quand tu te refuses une série à 22h parce que tu n’as pas terminé tes factures, ou quand tu sacrifies un dimanche après midi pour mettre à jour ta stratégie de vente.
C’est le côté obsessionnel du capitalisme intériorisé, qui te formate à n’être qu’un outil de production.
Je t’invite à être attentive à tous les moments ou cette voix te parle, t’ordonne, te contraint, te juge et à noter toutes ses petites phrases sur un même papier.
• Repenser ton rapport au travail
Es-tu d’accord avec l’association argent / travail / souffrance ?
On répète à tort que l’origine du mot travail est liée à un instrument de torture (le tripallium). Or c’est probablement faux (voir ici l’article de “Penser le travail autrement“)
Il s’agit plus probablement du mot “travel” qui signifie voyage en anglais.
Et que penserais-tu de collecter des exemples d’entrepreneures qui réussissent avec bonheur à vivre de leur passion avec une belle qualité de vie ?
Écris comment ce serait pour toi si tu exprimais le meilleur de toi, si tu donnais au monde la richesse de tes talents, de tes compétences, de tes produits, tout en rencontrant les clients qui désirent ce que tu offres, et sont heureux d’en payer la valeur ?
• Reconnaitre ta façon unique de contribuer
Nous sommes toutes et tous différents : ce que tu donnes au monde est unique !
J’ai une anecdote à ce sujet. Lors d’une rencontre entre femmes entrepreneures, j’engage la conversation avec une femme qui réalise de sublimes bijoux très fins, créatifs et élaborés, avec des petites perles. Elle n’en vit pas, et pourtant elle adore son travail.
Lorsque je lui demande le prix du collier qu’elle porte, elle me donne un prix dérisoire, je m’en étonne, et elle me répond : c’est si facile à faire, et puis ça ne coûte pas grand chose, les perles !
Ce qu’elle ne considère pas : les heures de travail (bah non, puisque c’est un plaisir) et surtout le fait que ceux qui vont acheter ce bijou paient sa créativité, son temps de travail, son savoir faire, ses compétences.
Elle ne “voit” pas que ses clients sont ceux qui ne savent pas réaliser ce type de bijou.
Et elle met son bijou au prix que elle serait prête à le payer.
Ton mérite à toi, c’est d’être l’unique TOI de ce monde, et d’offrir au monde ce que toi seule peut lui offrir.
Aussi, ne confonds pas ce que TOI tu peux te payer, ce que tu t’autorises à acheter,
et ce que tu factures à tes client.e.s qui n’ont pas les mêmes talents ou compétences.
Ce que tu vends, c’est une valeur que ton.ta client.e désire.
Pour aller plus loin, cet article : “Quelle est ta valeur ?“