parler d’argent ?
c’est tabou … sauf pour dire qu’on en manque !
Le discours public est truffé d’informations boursières et économiques, d’injonctions de consommer, d’appels à la croissance… pourtant, je ne sais pas pour vous, mais dans ma vie sociale, amicale, professionnelle, familiale, on ne parle pas d’argent, pas tant que ça !
Un bon citoyen est avant tout un bon consommateur : constamment sollicités, nos sens sont harcelés d’images et de slogans conçus pour éveiller le désir… d’avoir : acquérir ce bien, ce service qui nous rendra beau, aimé, comblé !
“Je veux être millionnaire” rêvent les ados et les joueurs de loto, espérant ainsi résoudre le problème terrible du choix, tant il est difficile de renoncer à la satisfaction immédiate – et douloureux de choisir : tout choix est aussi un renoncement…
Il est plus simple en effet de “vouloir tout” que de se poser de vraies questions : “de quoi ai-je réellement besoin, ou même envie ?”, “quelle est ma priorité ?” – on est pas très loin de “qui-suis-je ?” : exercice mental un peu plus élaboré !
L’accélération du temps de nos vies, le bombardement d’images et d’informations à forts contenus émotionnels nous détournent de l’intériorité qui nous permettrait de nous poser … juste le temps nécessaire à choisir ce que nous voulons vraiment.
Et nous voilà pris dans le “toujours plus” et la frustration qui l’accompagne, confondant la quantité et la qualité… Ainsi de la même façon que nous sommes incités à “avoir” pour “être”, l’argent passe de simple “moyen” à “objectif de vie” : il faut #gagner+ !
Ne pas confondre l’objectif et le moyen, ou la priorité, c’est se souvenir que, si je veux faire le trajet Paris Marseille en voiture, mon objectif sera d’arriver à Marseille, et ma priorité d’entretenir ma voiture (gonflage des pneus, réservoir plein, huile vérifiée etc.). Et de même, ne pas confondre (le bonheur ? l’épanouissement ? écrivez ici votre but ultime !) avec l’argent, qui est simplement l’un des moyens pour l’atteindre.
Détrôner l’argent tabou ?
Alors si on remettait l’argent à sa place ?
Outil, moyen, énergie, fluide, l’argent quantifie nos échanges, met un chiffre sur la valeur que nous accordons aux choses. Associé au pouvoir d’achat et par extension au pouvoir tout court, nous lui prêtons toutes les mauvaises intentions de ceux qui l’utilisent sans morale.
Pourtant c’est ce que nous en faisons qui est “bien ou mal”, c’est à chacun de nous de poser la question de la morale, de l’éthique, du contenu, du sens que nous donnons à notre façon de dépenser, de consommer, d’investir, d’épargner, de placer.
Nous sommes seuls responsables, individuellement et collectivement, de l’usage que nous en faisons.
Le tabou, c’est ce qui est à la fois sacré, consacré et interdit, impur, dangereux.
Il n’est pas autorisé de le désirer, de le toucher, d’en parler, il fait peur. Et d’un autre côté, il est omniprésent, quotidien. Le meilleur moyen d’en faire à la fois une obsession et une névrose. Compare le à d’autres tabous (le sexe, la mort, …) et regarde comme le fonctionnement est similaire : fascination et défiance.
Pour pouvoir détrôner le Dieu argent et reprendre la main sur son aspect outil, dire non à l’argent tabou, l’essentiel est d’en parler et de se souvenir qu’il n’est pas l’objectif, il est le moyen.
Et c’est là ce que nous n’apprenons pas. Pas d’école de l’argent, pas d’apprentissage du “comment faire avec l’argent”.
Dans un sens, ce serait une révolution, si nous nous mettions tous à l’utiliser pour servir nos objectifs, pour nourrir nos choix, au lieu de céder aux tentations 😉
Imaginez un peu que les consommateurs se mettent à réfléchir….
Une façon simple et savoureuse de mettre un frein à la sur-consommation ?
D’envisager une décroissance sereine ?
Fini l’argent tabou ?
Et vous quels sont vos choix, vos objectifs ?
voir aussi :
- Où il est question d’objectifs et de responsabilité
- Design your life
- cet article “Argent, femmes et tabou” sur le site de la Femca.
4 Responses
Bonjour Fabienne,
Depuis quelques mois, vous m’aidez à y voir plus clair dans mes finances, et par suite, à faire le tri dans mes objectifs.
APPRENDRE à ne pas culpabiliser, mais accueillir les émotions qui entourent ce soi-disant “manque d’argent” en regardant le verre plutôt à moitié-plein qu’à moitié-vide. Savoir être responsable pleinement de nos choix et donc de notre vie.
Merci Fabienne pour cet accompagnement dans la gestion rigoureuse de mes comptes et la réalisation de mes rêves.
Merci Denise 🙂
oui, agir en conscience et ne pas laisser nos petits (ou grands) sabotages inconscients prendre le gouvernail !
je vous souhaite de continuer à garder VOTRE cap et vous félicite pour le chemin parcouru.
Bonjour Fabienne
Lorsque des factures immenses vous tombent dessus, des imprévus où vous devez payer pour des réparations.
Vous n’avez pas l’argent pour faire tout cela mais pas du tout et les échéances approchent, l’urgence des travaux se fait sentir. vous êtes pris au piège par la situation.
Que faire ? quelle attitude adopter? merci
Bonjour Natacha,
Je dirais qu’il faut se souvenir que toutes les fois précédentes, vous vous en êtes sortie et décider, fermement, que vous ne vous laisserez plus “surprendre”.
Faire vos comptes, avec régularité (voir le tableau de dépenses que je propose à la page ressources), et petit à petit reprendre la main sur vos finances, avoir une longueur d’avance, sortir du flou et entrer dans une relation plus pragmatique : c’est l’argent qui doit servir vos objectifs, pas l’inverse 🙂