Comment changer de grille de lecture ?
- Comment sortir de l’enfermement ?
- Comment sortir du système, d’un “modèle de pensée”, ou d’un fonctionnement qui ne te conviennent plus ?
- Parce que c’est facile à dire, et même à concevoir, mais pas si simple à réaliser.
Et pour cause : “la noix ne voit pas sa propre coquille” !
Pour la voir, il faut “dé-zoomer”, sortir de la noix haha !
Je suis extrêmement sensible à ce qui fait office de coquille, depuis toute petite, j’appelais ça les “petites boites” (cf cette chanson), dans lesquelles nous sommes invités ou contraints d’entrer, quitte à rogner tout ce qui dépasse, et surtout nos ailes.
Toi, tu es gros, toi, tu es laide, toi, tu es riche, toi, tu es bonne élève etc.
Que de petites boites, dès les premières récréations, et quelle malin plaisir on a tous à les répertorier, à s’y conformer…
J’ai vite compris que les petites boites sont plus faciles à empiler pour faire un mur (cf cette chanson), à enfermer dans de plus grandes boites (entreprises, états…), à transporter (elles prennent moins de place que des formes pas homologuées). Bref, qu’elles sont d’une grande utilité.
Et que ce n’est pas à moi que c’est utile !
J’ai travaillé “dans la culture” probablement par amour pour les artistes que je voyais (et que je vois toujours) comme ceux qui questionnent les boites, proposent des visions en dehors des boites, créent des baies vitrées dans les boites etc.
Aujourd’hui je suis coach et d’une certaine façon, c’est mon métier de te montrer la boite qui t’empêche d’ouvrir tes ailes.
Récemment je te parlais (cf article ici) de ma détermination à contribuer à changer notre façon de penser le monde, notamment son axe “profit/intérêt/croissance” qui nous mène collectivement droit dans le mur.
Parce que j’ai constaté que les money-coachings ont cet effet là : lorsque tu sors de ce système de pensée, tu vois des solutions que tu ne voyais pas avant.
Alors voici une petite fable pour mieux illustrer comment je vois cette histoire de coquille.
Imagine que tu te retrouves dans un pays où les gens se voient, se décrivent, s’analysent, s’identifient comme “bleu” ou “non-bleu”.
Dans ce pays tu peux être bleu-clair, avoir des relations bleu-foncé, être anti-bleu (d’ailleurs, bien souvent les ados ont leur période anti-bleu), voter pro-bleu ou non, entreprendre contre-bleu, et d’ailleurs tu peux aimer ou pas le bleu, tu es libre de t’exprimer en faveur du bleu ou non, et même de ne pas en en parler.
Quand tu te sens un peu à l’étroit, avec un grand besoin d’air frais, ta seule façon d’en parler, de penser à toi et à tes besoins, c’est en termes de bleu. Alors tu maudis le bleu, tu lui fais un peu la guerre, tu t’épuises en vaines revendications contre le bleu.
Vaines, parce que le bleu est incontestablement plus fort que toi dans le pays du bleu, dans la pensée bleue.
Et si tu n’avais juste rien à faire de cette façon de penser le monde par rapport au bleu ? Si ta grille de lecture à toi c’était tout simplement vert ? ou rose ? ou orange, mauve, rouge, jaune, prune, céladon, taupe, coquelicot – ou arc-en ciel ?
C’est juste que tu es dans ce tout petit morceau de la palette ou tout est bleu.
Alors comment sortir du système ? (et du blues ?)
Si tu dézoomes
- tu ne seras plus noyé.e dans le bleu, et tu pourras enfin t’intéresser à ta vibration particulière,
- puis tu pourras enfin regarder toutes les couleurs,
- puis trouver celle qui vibre comme toi, celle qui te ressemble au plus près, pour te nourrir de sa force,
- et puis de là, tu pourras faire tes propres mélanges, tes tableaux, avec toutes les couleurs dont tu as besoin pour décrire ton monde, TA palette.
Notre système
Ce qui se passe aujourd’hui me semble très comparable :
Nous “habitons” un système de pensée, qui ne cesse de s’auto-référencer comme grille d’analyse du monde.
Le “bleu” de notre système de pensée c’est celui qui maintient le pouvoir aux mains du masculin, blanc, capitaliste, avide, productif, cerveau sur pattes, tourné vers un monde de profit et de croissance, et la nécessaire domination de la nature – ainsi que des instincts, besoins, pulsions, émotions qui y sont associés, vus comme le “désordre”, le non-civilisé, le non-pensé, le “mal”, donc comme des obstacles à éliminer.
Ce bleu est l’héritage de milliers d’années de construction de cette pensée, avec de multiples racines, dont au moins deux très influentes : un système monétaire qui s’est répandu depuis 3000 ans, et une civilisation judéo-chrétienne qui nous dit ce qui est bien et ce qui est mal.
Ce système de pensée ME rogne les ailes, ne me convient pas, je n’y adhère pas. Ses “infos”, ses priorités, ses vérités, ses enjeux ne me parlent pas.
Je n’ai plus envie de lutter “contre” celui-ci, je l’ai fait longtemps, et même en tant que militante, mais tant que je suis “contre” je suis toujours dans sa grille de lecture, et je ne peux, mécaniquement, que le renforcer.
J’ai dé-zoomé et vu qu’il en existe d’autres (plein !). Maintenant, j’habite plutôt un autre système de pensée. C’est pas “simple” non plus d’ailleurs, j’en reparlerai
Ce qui est prioritaire POUR MOI, et qui ne trouve aucun écho dans ce système de pensée, c’est : comment être épanouie, vivante, créative, en mouvement, tout en développant une écologie relationnelle saine et nourrissante, avec moi, les autres et le monde que j’habite ?
et pour dé-zoomer ?
Je t’en propose un : la réalité.
- oui, ce qui vibre en toi, ce que tu ressens par tes cinq sens, c’est réel.
- Quand tu trouves ce point d’appui, tu peux dé-zoomer.
- Puis produire ta propre pensée à partir de ce qui est important pour TOI.
Une pensée sans aucun rapport avec le bleu,
et peut-être même sans aucun rapport avec les couleurs : liquide, verticale, chaude, ronde ?
Un exemple ?
- je l’invite à lister quelles sont les décisions à prendre. Petit à petit elle en vient à constater qu’elle n’a pas de décisions urgentes à prendre en lien avec le contexte confinement.
- elle réalise que sa vie quotidienne est affectée de façon très anecdotique par les nouvelles mesures.
- reste l’inquiétude sur l’impact professionnel : je l’accompagne à trouver des solutions à mettre en oeuvre pour que son job soit moins impacté – comme elle est thérapeute et pratique déjà pour 30% en distanciel, une fois le mode “réactif” à la situation apaisé, les solutions sont surtout d’ordre technique et plus faciles à opérer quand le contexte réel est clarifié.
- après ces explorations, elle ressent que l’essentiel du poids qui l’affectait ne lui appartient pas. Elle s’est connectée à sa réalité, à ses besoins, à sa vie réelle, a trouvé les réponses réelles à ses obstacles.
- retour à l’objectif énoncé en début de séance (que faire, que penser de tout ça ?) et ce constat : ce n’est pas à l’extérieur que j’ai des infos sur ce qui est important pour moi. Une fois que ça c’est clarifié, à moi de chercher les solutions là où c’est nécessaire, là où j’ai la main.
ET JE N’AI PAS FORCÉMENT BESOIN DE PENSER QUELQUE CHOSE SUR TOUT ÇA !
J’AI JUSTE BESOIN DE PENSER À PARTIR DE MA RÉALITÉ
Chaque chose en son temps…
(Merci à toi si tu te reconnais : c’est toi qui a fait naitre cette métaphore du dézoomage
Retour à toi
Oui, ce que je te propose, c’est de mettre les deux pieds au sol, de respirer profondément, de savourer la réalité avec tes cinq sens, pour prendre appui sur tes besoins, de descendre de ton grand cerveau pour aller habiter ton corps et, de là, prendre appui pour dé-zoomer et aller écouter tes vrais besoins, les tiens.
Le moment venu, si c’est, et quand ce sera important pour toi, tu rencontreras tout naturellement les pensées, les grilles de lecture, les solutions, les entreprises, les actions qui te parlent, à toi, et qui correspondent au monde que tu veux habiter et construire.
Là, tu le sens de suite : au lieu de te sentir à l’étroit, pas conforme et les ailes rognées, tu te déploies, tu prends ta place, et ton envol !
Si tu veux goûter ça, prends RV avec moi ?
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PS : je n’ai rien contre le bleu