Parmi les femmes que je connais, celles que j’aime, celles que j’accompagne, il y a quelques phrases, ressentis, qui reviennent (trop) souvent, et ça me touche parce que clairement “ça me parle” de la perception qu’ont les femmes de leur valeur :
“Je fais de mon mieux et je m’épuise,
je donne ma vie, mon temps, mon âme, mon énergie pour ressembler de mon mieux à l’image de la femme idéale dont j’ai hérité : douce et compétente, sage et fidèle, aimante et généreuse, travailleuse sans relâche, sans besoins et sans ambition personnelle,
je n’ai pas de rêves ou de projets pour moi, tant je suis occupée par les rêves et projets de mon chéri, de mes enfants, de mes parents, de mon milieu social / professionnel,
en revanche,
• j’ai 4 bras gauche et 10 bras droit, pour pouvoir mener de front tout ce qui est “à faire”
• j’ai deux ou trois cerveaux pour gérer les diverses charges mentales + un smartphone + un ordinateur – parce qu’il faut bien un peu d’aide pour être à la fois une irréprochable professionnelle, une gouvernante à plein temps, un taxi pour les enfants, une nounou créative et zen, une amante passionnée et sexy, une femme en bonne santé, tonique, souple, ferme et bien sapée, une citoyenne socialement intégrée et parfaitement informée (vie culturelle et associative of course !) …
• “mon temps” est extensible à l’infini pour les autres, donc il n’en reste jamais pour moi …
• et d’ailleurs, qui c’est, MOI ?
je ne sais plus que j’existe,
parce que si je fais tout ça, c’est parfois juste pour un regard, une tendresse, un peu de paix, un peu de respect,
que je ne trouve même pas.”
Valeur
Ce “je ne vaux rien” tellement puissant et intégré qu’une des plus grandes marques de beauté l’a détourné pour en faire un slogan mondialisé avec son “parce que je le vaux bien” !
Sauf que cette “valeur” ne se trouve jamais à l’extérieur !
– ni dans les yeux de l’Autre, ni dans les yeux des autres,
– ni dans un nouvel ensemble de lingerie, ni dans une salle de sport,
– ni dans une augmentation de salaire,
– ni dans un sacrifice, un effort ou une renonciation supplémentaire !
Parce que tout ça, ça arrive, de temps en temps, mais pour le “recevoir” il faut qu’il y ait un peu de soi encore vivant, ouvert, curieux, confiant, vulnérable …
il faut qu’il y ait une ouverture dans la carapace de wonder woman !
Or, cette ouverture se trouve d’abord à l’intérieur, “par” l’intérieur…
en cessant cette lutte terrible contre soi,
en “se” choisissant.
Se choisir
J’aime bien ces phrases souvent lues :
– si tu veux être aimée, aime toi d’abord,
– si tu veux qu’on te fasse confiance, commence par te faire confiance,
– tu veux qu’on te respecte, respecte toi …
À partir de cet endroit (toi) où tu peux poser tes limites, te faire confiance et t’aimer, tu peux aussi t’ouvrir à ce qui est bon pour toi, briser ta carapace et peut-être recevoir. Un sourire, un regard, un soutien.
Et, cerise sur le gâteau, éventuellement, ENFIN pouvoir donner,
pas en échange d’une validation extérieure (que tu existes, que tu es “capable”, que tu as ta place ou que sais-je),
juste par plaisir de donner, parce que t’en as envie, là, maintenant.
Oui, ça me rend triste.
Se soutenir
Les femmes que j’accompagne ont en commun le fait d’avoir fait ce pas d’aller vers elles, de se choisir, de demander de l’aide pour faire grandir cet espace intérieur, cette petite voix qui a besoin d’exister.
Et il y en a tant d’autres, que je connais un peu, beaucoup ou pas du tout !
Alors j’ai envie de donner de la place à ces “petites voix” qui ont envie de s’exprimer 😍
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Tiens, je réalise que je ne me suis adressée qu’aux femmes !
Et pourtant je sais bien que pour nombre d’hommes les “injonctions” sociales sont aussi contraignantes et inhibantes.
Pardon messieurs 😉
Vous êtes bienvenus évidemment !