Pour une monnaie respectueuse du vivant ?
Notre système monétaire est-til compatible avec l’effort écologique nécessaire ?
Notre monnaie est-elle respectueuse du vivant ?
C’était la question de départ pour le live que je viens de faire sur facebook !
La question me passionne, depuis la lecture du livre de Bernard Lietaer, dont je parle ici
J’ai partagé dans ce live l’endroit où j’en suis de mes réflexions à ce sujet,
et ajouté en commentaires ces liens pour en savoir plus sur ces sujets :
Tout d’abord, les liens pour creuser si le sujet t’intéresse, avec quelques histoires pour comprendre mieux “l’argent” de notre système monétaire :
• La dame du condé
• Les deux énarques de l’ile de Pâques
Les conséquences de notre système monétaire
L’ile des naufragés
Il était une fois 10 hommes qui se retrouvent naufragés sur une île déserte. Ça tombe bien, leurs compétences se complètent, et les ressources de l’île sont abondantes. Jardinier, éleveur, maçon, potier, boulanger s’organisent tant et si bien que la petite communauté pourvoit à tous ses besoins.
Reste un problème : échanger des morceaux de poulets, ou des vêtements contre des sacs de blé, c’est pas si simple.
Puis un homme échoue sur le rivage, avec une caisse. Quand les autres lui demandent ce qu’il peut ajouter à la communauté, il explique son métier : je suis banquier et j’ai de quoi résoudre vos problèmes d’échanges ! Il se trouve que j’ai 10 000 pièces d’or dans ma caisse : je vais fabriquer 10 000 petits artefacts (qui peuvent être des coquillages, des ronds de cuir, bref, une monnaie, que je vous propose d’appeler des “euros”) et je vous en confierai 1000 chacun : avec ça, vous pourrez dire combien “vaut” (en euros) un poulet ou une table, et vous allez pouvoir commercer sans limites.
Chaque euro est “garanti” parce qu’il correspond à une des pièces d’or que j’ai dans ma caisse.
Et il ajoute :
En échange de ce service, je ne vous demande presque rien :
à la fin de l’année, vous me rapporterez seulement 100 euros chacun !
Enchantés, les naufragés fêtent leur sauveur et les artefacts circulent et facilitent grandement leurs échanges.
Vient la fin de l’année.
Chacun comprend alors que son “pouvoir d’échange” va diminuer de 10%.
Chacun est légitime à désirer le conserver.
La compétition nait : qui va réussir à ne pas diminuer ses échanges TOUT EN GARDANT DE CÔTÉ les 100 euros ?
Il faut maintenant extraire de la masse monétaire en circulation l’équivalent des intérêts.
Il y a tout à coup des riches et des pauvres.
De l’avidité et de la peur de manquer.
La loi du plus fort et l’individualisme.
Les richesses en circulation sur l’île sont restées les mêmes, mais l’argent diminue.
Que dit alors le banquier ?
“pas de problème, je vous re-prête de l’argent !”
Pourtant, le problème se trouve bien là : “il n’y a pas de croissance infinie dans un monde fini !”
Dans un écosystème limité (l’île, dans cette histoire, et notre Terre dans la réalité), ce système monétaire n’est pas soutenable.
Voilà qui illustre simplement comment nous en arrivons à ne pas même remettre en question la “nécessaire croissance” , le “toujours PLUS” qui sert de socle à notre société de consommation.
La source se trouve ici : L’ile des naufragés
Quelles autres monnaies ?
5000 monnaies existent aujourd’hui dans le monde, complémentaires, locales, alternatives, basées sur des échanges d’heures, de valeur intrinsèque, de services,
Elles sont en commun de ne pas être des monnaies de dette, parfois même d’être “fondantes”, c’est à dire de perdre de la valeur avec le temps, ainsi l’intérêt se déplace : il vaut mieux les faire circuler que les garder.
Elles ont en commun une particularité, une conséquence de leur fonctionnement : elles circulent de 3 à 4 fois plus (et plus vite) que la monnaie de notre système monétaire !
Par conséquent, elles permettent de 3 à 4 fois plus la circulation des richesses !
Pour en savoir + :
• sur Bernard Lietaer, immense spécialiste des systèmes monétaires,
• sur les monnaies alternatives
• une vidéo : “qui crée l’argent ?”
• l’association AISES
Et le live disponible ici aussi